Les 10 000 martyrs du mont Ararat

 



Ecole d'Allemagne du sud, vers 1520

Les 10 000 martyrs du mont Ararat


Huile sur panneau. 101 x 61.5 cm


Ce tableau dérive de la gravure sur bois sur le même sujet d'Albrecht Dürer (vers 1496), qui se complaît à afficher des méthodes brutales de torture et d'exécution. Bien que non moins macabre, la composition semble moins encombrée et comprimée, au prix de plusieurs omissions clés, notamment les têtes roulantes qui jonchent la scène, la flagellation des soldats romains au cœur de la composition et la représentation particulièrement barbare d'un œil d'évêque crevé avec un foret (en bas à droite).




Dürer revint à nouveau sur ce sujet en 1508 lorsqu'il fut chargé par Frédéric III, électeur de Saxe, de produire le tableau de l'église de la Toussaint, Wittenberg, pour coïncider avec sa collection de reliques qui comprenait certains des dix mille martyrs. Le tableau est aujourd'hui conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. n° GG 835).

Le présent tableau illustre le martyre légendaire du général romain Acatius et de ses dix mille soldats exécutés sur le mont Ararat par le roi de Perse, Shapur I, sur ordre de l'empereur romain Hadrien, après leur conversion au christianisme.

Bien que popularisé par l'interprétation de Dürer, le sujet macabre est connu dès le XIIIe siècle. Les oeuvres sur ce sujet sont restés rares jusqu'à l'époque moderne où, sur fond de guerres de religion et de Réforme au début du XVIe siècle, le thème a particulièrement résonné dans les pays germanophones et en Italie du Nord.

(Vente Dorotheum du 03/05/2023)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Battre le fer tant qu'il est chaud. L'art des forgerons africains

Emergence et influence du nu sur l'art de la Renaissance

Persée et Andromède

Salle 432 - Picasso à l'Ermitage

Le néo-impressionniste Henri-Edmond Cross - Couleur et lumière

Le théâtre érotique de Leonor Fini

Chaval - Le misanthrope qui trouvait que les oiseaux étaient cons