C'est Versailles ici ! Nos souverains, amis des bêtes

 

De nos jours, ils s'exhibent tout au plus une fois par an au cul d'une vache au Salon de l'Agriculture (et avec un cabot et leur femme dans Paris-Match en début de mandat). Du temps de Versailles, le Roi vivait entouré d'au moins autant d'animaux que de courtisans, ce qui n'est pas peu dire.

Versailles, n'était pas que l'enclos où Marie-Antoinette jouait à la bergère !

C'est une façon très triviale de présenter l'exposition Les Animaux du Roi à visiter jusqu'au 13 février 2022 au château de Versailles.


Portrait du Général, chat de Louis XV
Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)
1728
Huile sur toile
Collection Elaine et Alexandre de Bothuri
© Tous droits réservés


Environ 300 œuvres permettront de faire revivre un impressionnant bestiaire constitué des milliers d'animaux qui peuplaient le château sous l'Ancien Régime. Le public pourra également redécouvrir les hauts lieux de la vie animale à la Cour. L'exposition mettra aussi en lumière la résistance des grands esprits de la Cour à la vision cartésienne réduisant les animaux à des machines, une théorie qui leur déniait intelligence et sensibilité.

Trois chiens devant une antilope
Jean-Baptiste Oudry
Huile sur toile
Irlande, Russborough House,
© Alfred Beit Foundation.



Peut-on imaginer aujourd’hui le château de Versailles et ses jardins regorgeant de vie animale ? Pourtant les animaux de compagnie se comptaient par dizaines dans le château où chiens, singes, chats, oiseaux… vivaient dans les appartements et les antichambres. La Ménagerie, aujourd'hui disparue, abritait les animaux les plus rares, du coati au couagga, du casoar à la grue couronnée. Dans le parc, le gibier était abondant, 2000 chevaux étaient rattachés aux écuries royales et 300 chiens de chasse logeaient dans le grand chenil. Les animaux apparaissent aussi partout dans les décors du château et des jardins,où ils sont représentés pour leur symbolique mythologique ou politique. 

Zette et Nonette,
François Desportes (1661-1743)
1714
Huile sur papier collé sur carton
Dépôt de Sèvres, Manufacture et Musée nationaux, Paris, musée de la Chasse et de la Nature.
© Musée de la chasse et de la nature / Sylvie Durand

Dès sa création, le château de Versailles a favorisé le développement d’un nouveau rapport au monde animal. À la Cour s’est même développée une farouche résistance à la théorie cartésienne des animaux- machines : dans le palais des rois de France, on n’a jamais douté que les animaux avaient une âme.

Louise-Marie de France, dite Madame Troisième (1728-1733)
Attribué à Pierre Gobert
1732
Huile sur toile
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles), D.R.




À l’occasion de l’exposition Les Animaux du Roi, cette faune fera son retour à Versailles, où elle n’a pas disparu sans laisser de traces. En effet, les meilleurs peintres du roi : Bernaerts, Boel, Le Brun, Desportes ou encore Oudry, leur ont donné leurs lettres de noblesse en les portraiturant à l'égal des personnalités de la Cour. Les chiens préférés des souverains avaient aussi droit à leurs effigies avec leurs noms inscrits en lettres d’or : les visteurs pourront donc faire la connaissance de Misse, Turlu, Tane, Blonde, Diane… et même de Général, chat de Louis XV, portraituré par Oudry. 

Une Ferme, d’après Jean-Baptiste Oudry
Marie Leszczyńska (1703-1768)
1753
Huile sur toile
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) / © Gérard Blot


Les animaux étaient également tissés à la Manufacture des Gobelins, mais aussi disséqués, gravés puis naturalisés à l’académie des Sciences et au Jardin du roi. 
On découvrira ainsi l’éléphante naturalisée de Louis XV, mais aussi le squelette du premier éléphant de Versailles, une éléphante offerte à Louis XIV par le roi du Portugal. 

Éléphant du Congo vu de face
Pieter Boel (1622-1674)
Vers 1668-1674
Pierre noire avec rehauts de pastel
Musée du Louvre
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot


L'exposition sera aussi l'occasion d'évoquer le bosquet du Labyrinthe, peuplé d'un bestiaire fantastique, illustrant les Fables d'Esope. Depuis la destruction de ce lieu mythique du jardin de Versailles, en 1775, jamais autant de sculptures qui en proviennent n'avaient été présentées au public.

Peintures, sculptures, animaux naturalisés, tapisseries, traîneaux, vélins, porcelaines, orfèvrerie… environ 300 œuvres seront rassemblées pour l’occasion et témoigneront de l'omniprésence de l'animal à Versailles. Elles proviennent d’une cinquantaine de collections françaises et internationales (Musée du Louvre, Muséum d’Histoire Naturelle, Musée de la chasse et de la Nature, Musée des Offices de Florence, Musée national de la Céramique, Musée d’Histoire Naturelle de l’Université de Pavie...). 

 

Candélabre de l’Indépendance américaine
Pierre-Philippe Thomire
1785
© Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / C. Fouin


 

Traîneau dit « au léopard »
France
Vers 1730-1740
Bois sculpté, peint et doré, verre, velours de soie, cuir, acier, Château de Versailles
© Château de Versailles (dist. RMN-GP) / C. Fouin


Singe chevauchant un bouc
Pierre Legros, Benoît Massou
1673-1674
Plomb polychrome, fonte
Château de Versailles
© Château de Versailles, Dist. RMN © C. Fouin


Veüe et perspective de la Menagerie de Versaille du costé de la porte Royale
Adam Perelle
1668-1695
Eau-forte aquarellée
© Château de Versailles, Dist. RMN © C. Fouin


Autruche
Nicasius Bernaerts (1620-1678)
1664-1668
Huile sur toile
Musées de la Ville de Montbéliard
C.-H. Bernardot


Tentures des oiseaux de la Ménagerie de Versailles,
Verdure au vautour et flamant rose
Manufacture royale de Beauvais d’après un carton (ou un modèle ?) de Pierre Charles Firens (?)
Vers 1684-1711
Tapisserie, laine et soie
Ville de Lausanne, collection Benoist
© Musée Historique Lausanne


Le caméléon
Description anatomique d’un caméléon, d’un castor, d’un dromadaire, d’un ours, et d’une gazelle, Paris, 1669
Abraham Bosse (c. 1604-1676), d’après Sébastien Leclerc (1637-1714)
Paris, bibliothèque du Muséum national d’Histoire naturelle
© Muséum national d’Histoire naturelle, Dist. RMN-Grand Palais / image du MNHN, bibliothèque centrale


Grue à aigrette. Etude
Pieter Boel (1622/1625-1674)
Musée du Louvre
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojeda


L’Espagne défaite, détail de l’esquisse pour le décor du salon de la Guerre
Charles Le Brun (1619-1690)
Château de Versailles
© Château de Versailles, Dist. RMN © C. Fouin



Les Chevaux du Soleil
Gaspard (1624-1681) et Balthasar Marsy (1628-1674)
1667-1672
Marbre
Château de Versailles (dist. RMN-GP) / C. Fouin


La mort d'un chevreuil
Alexandre-François Desportes
Huile sur toile
Château de Versailles
© Château de Versailles, Dist. RMN © C. Fouin


Portrait de la princesse Palatine caressant un chien
France-XVIIe siècle
Huile sur toile
Eichenzell,Hessische Hausschiftung, Museum Schloss Fasanerie


Lettres philosophiques sur l’intelligence et la perfectibilité des animaux
Charles-Georges Leroy (1723-1789), Paris, imprimerie de Valade, an X (1802)
Paris, Bibliothèque nationale de France


Labyrinthe de Versailles
Gravures de Sébastien Leclerc gouachées par Jacques Bailly, textes calligraphiés à l’encre dorée par Nicolas Jarry
Manuscrit sur vélin, reliure en maroquin rouge aux armes et chiffre de Louis XIV
Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
© Tous droits réservés

Marie-Antoinette à cheval, par Louis-Auguste Brun de Versoix (Château de Versailles)

Marie Leszczynska, reine de France (Château de Versailles)

Vue de l'entrée du bosquet du Labyrinthe avec des nymphes et des amours
prenant des oiseaux dans leurs filets, par Jean Cotelle (Château de Versailles)

La mort d'un chevreuil, par Alexandre-François Desportes (Château de Versailles)

Le renard et la cigogne, par Jean-Baptiste Oudry (Château de Versailles)

Vue et perspective du Salon de la Ménagerie, par Jean-François Daumont (Château de Versailles)

Merci au service de presse du château de Versailles pour la richesse de leur dossier de presse.

C'est Versailles là-bas !!!!


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