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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Marguerite de Provence - c. 1769-1776
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Louis IX - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Louis 1er, duc de Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Louis II, duc de Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Blanche de Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Jean 1er, duc de Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Pierre II de Beaujeu, duc de Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Pierre du Terrail, chevalier Bayard - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Charles III, duc de Bourbon, Le Connetable Bourbon - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Charles de Bourbon, duc de Vendôme - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Antoine de Bourbon, roi de Navarre - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- François de Bourbon, comte d'Enghein - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Jeanne d'Albret, reine de Navarre - c. 1769-1776 |
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Jean-Honoré Fragonard (attrib.)- Louis 1er de Bourbon, prince de Condé - c. 1769-1776 |
Crédit pour toutes les illustrations : © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) - Michel Urtado
Le Louvre annonce l‘acquisition pour le département des Arts
graphiques et par achat de gré à gré, d’un ensemble exceptionnel de
quatorze dessins de Jean-Honoré Fragonard. Mal
représenté dans les collections du Louvre, Fragonard trouve avec
l’acquisition de cette série un nouveau visage.
Jean-Honoré Fragonard (Grasse, 1732 – Paris, 1806)
14 dessins, pastel sur papier bleu / 1768 - 1770
-Louis IX ou saint Louis (22,3 x 18 cm)
-Marguerite de Provence (20,5 x 16,3 cm)
-Louis 1er duc de Bourbon (23,2 x 18,5 cm)
-Louis II duc de Bourbon (29 x 23,2 cm)
-Blanche de Bourbon (28,1 x 22,9 cm)
-Jean 1er duc de Bourbon (25,4 x 19,7 cm)
-Pierre II de Beaujeu, duc de Bourbon (29 x 23,6 cm)
-Pierre du Terrail, dit le chevalier Bayard (26,8 x 21,4 cm)
-Charles III de Bourbon, dit le Connétable de Bourbon (29 x 22,5 cm)
-Charles de Bourbon, duc de Vendôme (29 x 22,5 cm)
-Antoine de Bourbon, roi de Navarre (29,8 x 23,1 cm)
-François de Bourbon, comte d’Enghien (29,2 x 23,2 cm)
-Jeanne d’Albret, reine de Navarre (29 x 23,1 cm)
-Louis 1er de Bourbon, prince de Condé (29 x 23,2 cm)
En tant qu’illustrateur, Fragonard est avant tout représenté par les dessins qu’il fit pour les éditions du Roland furieux de
l’Arioste (176 dessins) et de l’histoire de Don Quichotte. Ces feuilles
d’une grande liberté appartiennent à de nombreuses collections
publiques et privées. On connaît moins en revanche sa collaboration à l’Histoire de la Maison de Bourbon pour
laquelle il livra six portraits gravés dans les deuxième (1776) et
troisième (1782) volumes de cet ouvrage. La commande lui fut passée par
Joseph-Louis Ripault-Desormeaux (1724 - 1793), bibliothécaire de
Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé. Interrompue par la Révolution,
cette publication ne traita de l’histoire de la famille de Bourbon que
jusqu’à l’assassinat d’Henri III en 1589. Plusieurs artistes y
collaborèrent, Jean-Michel Moreau Le Jeune, Pierre-Philippe Choffard,
François-André Vincent, Anicet Charles Gabriel Lemonnier et Fragonard.
Si on connaît aujourd’hui dans les volumes de l’Histoire de la Maison de Bourbon six
portraits gravés d’après Fragonard, il semble que l’artiste ait en fait
préparé une série plus importante d’effigies. L’ensemble récemment
publié comprend en effet quatorze portraits dessinés au pastel noir,
gris et blanc sur papier bleu. Cette série, dans un état de conservation
exceptionnel car toujours conservée à l’abri de la lumière dans des
chemises en papier portant des propositions d’identités pour certains
des modèles, fut sans doute exécutée entre 1768 et 1770. Six des
personnages devaient en effet figurer dans le premier volume (1772) et
trois autres dans le volume suivant (1776). On peut imaginer que
Fragonard avait été sollicité pour livrer toutes les effigies et qu’il
les exécuta progressivement. Les quatorze dessins présentent
effectivement des différences dans leur traitement et dans leurs
dimensions qui peuvent témoigner du tâtonnement de l’artiste, peu
accoutumé à ce type de travail. Si Fragonard avait pour cette commande
consulté des sources iconographiques anciennes, cherchant à retrouver à
l’aide de l’estampe certains des visages de ses modèles, il fut
néanmoins contraint à une grande part d’invention car nombre d’entre eux
ne disposaient d’aucune iconographie. Les œuvres ne reprenant aucun
modèle sont ainsi d’une plus grande liberté, s’attachant à révéler des
caractères à l’aide d’expressions plus vivantes et marquées, et
d’attitudes plus dynamiques. Tout à fait exceptionnelle, la série n’est
pas sans rapport avec celle des personnages de fantaisie (série de
portraits pour la plupart datés de 1769, réalisés par le peintre Jean-Honoré Fragonard.
On dit de ces peintures qu'elles ont été exécutées en une heure, d'où
le nom italien de « fa' presto » (exécuté rapidement). Elles sont
facilement identifiables grâce à leur touche caractéristique) qui sont
d’une exécution contemporaine, mais là où à l’aide de l’huile Fragonard
brosse ses personnages avec un pinceau énergique, avec le pastel son
métier est d’un plus grand raffinement dans l’exécution et dans le degré
de finition.
Attribution
Cet aspect méconnu de son œuvre a suscité un certain nombre
d’interrogations après que la commission d’acquisition du musée du
Louvre ait donné un avis favorable au projet d’entrée dans les
collections publiques. Un certain nombre de confrontations ont donc été
organisées et ont suscité plusieurs avis de spécialistes quant à la
manière et à l’esprit de l’artiste. Ils ont été pris en compte et
étudiés.
Par ailleurs, passée vers 1769, la commande correspond à des années de
changement dans la vie de Fragonard, son mariage avec Marie-Anne Gérard,
la naissance de leur fille Rosalie, le début de l’exécution des
portraits de fantaisie dont l’un porte la date de 1769, et la volonté de
se libérer du cadre académique et de jouer un rôle dans le marché de
l’art.
Un faisceau d’éléments a conduit le musée du Louvre à maintenir sous le
nom de Fragonard l’ensemble de la série. D’une part, l’on sait que
l’artiste fut appelé à faire de nombreux portraits à la fin des années
1760 et qu’il les vendait à cette occasion. L’ensemble de cette
production est aujourd’hui perdu. Les analogies avec les œuvres peintes
de même sujet dans les mêmes années restent frappantes. Cinq des dessins
ont été gravés en contrepartie et la lettre des estampes mentionne
dument que les modèles originaux sont de Fragonard. Ce caractère
autographe est également confirmé par le catalogue de la vente de Pierre
Michel Lamy organisée en janvier 1808. Y apparaissent en effet 25
dessins de Boucher et Fragonard pour l’Histoire de la Maison de Bourbon par
Desormeaux réunis en un volume in folio de maroquin vert, avec tabis et
dentelles. Le catalogue précise que les dessins de Fragonard, au nombre
de 21, sont de très beaux portraits au crayon, noir et blanc, des
divers princes de la Maison de Bourbon. Il est également indiqué qu’ils
sont d’une proportion beaucoup plus grande que les gravures qui en ont
été faites. Ce qui est effectivement le cas. Cette provenance est d’une
grande importance. Pierre-Michel Lamy fut un imprimeur libraire parisien
de renom. Il semble que la vente de 1808 ait été rendue nécessaire afin
d’éviter au libraire la faillite qui malheureusement fut déclarée en
novembre 1809. On constate qu’il avait réuni une partie du matériel
nécessaire à la publication de l’Histoire de la Maison de Bourbon par
Desormeaux. Non seulement il détenait cinq volumes in quarto de
l’édition de 1772, mais aussi 61 dessins de Moreau Le Jeune, Choffart et
d’autres collaborateurs pour ce même ouvrage, ainsi que 75 épreuves
sans lettre et eaux fortes des gravures faites d’après ces dessins.
L’association des 21 dessins avec le nom de Fragonard ne peut être donc
le résultat du hasard ou d’une approximation. On peut également citer le
catalogue de la vente d’Etienne Alexandre Jacques Anisson-Duperron
organisée à Paris en 1795 qui comprenait « Neuf portraits d’hommes et
femmes dessinés au crayon noir et blanc par Fragonard et Vincent » qui
étaient pareillement destinés à orner l’édition de la Maison de Bourbon
et apportent à nouveau la preuve que dès le XVIIIème siècle, certains
des dessins étaient associés au nom du maître. Le volume de la
collection Lamy entra ensuite en possession du bibliophile Jérôme
Bignon. Dans sa vente en 1848 apparaissent 19 dessins au crayon noir,
rehaussés de blanc sur papier bleu, plusieurs par Fragonard fils [sic],
représentant saint Louis, Bayard et des princes et princesses du sang
des Bourbon sous Henri IV. Ces feuilles étaient toujours conservées dans
le volume in folio en maroquin vert, à décor de dentelles, doublé de
tabis, aux armes de France avec étui. L’erreur faite à cette occasion en
donnant les dessins à Alexandre Evariste plutôt qu’à son père a pu
troubler les esprits. Mais s’agit d’une erreur très courante dans les
ventes de ces années. Il faut donc conclure qu’à l’origine Fragonard
avait exécuté un plus grand nombre de feuilles puisque 21 sont
mentionnées en 1808. Certaines d’entre elles furent ôtées du recueil
entre 1808 et 1848.
Les quatorze dessins
Les quatorze feuilles réapparues en 2013 proviennent de cet ensemble,
elles sont d’ailleurs toujours conservées dans les chemises sur
lesquelles, probablement le libraire, avait précisé si elles avaient été
gravées ou non. A les examiner, on perçoit une évolution qui peut
également avoir conduit certains à reconnaître différentes mains dans
l’ensemble. Les deux premières (saint Louis et Marguerite de Provence)
sont de dimensions plus petites que les autres et d’un métier plus
sommaire. Elles s’inspirent, ainsi que l’a démontré Marie-Anne
Dupuy-Vachey, de gravures plus anciennes figurant les personnages
historiques. Sans doute l’artiste abandonna-t-il ensuite cette quête de
source pour pouvoir représenter les différentes figures de la série avec
plus de liberté.
Le troisième dessin décrivant Louis 1er, duc de Bourbon est
en effet un peu plus grand et ne cherche pas à plagier une estampe
ancienne. Fragonard invente cette fois-ci le personnage historique.
Les six dessins suivants (Louis II duc de Bourbon ; Blanche de Bourbon ; Jean 1er duc
de Bourbon, Pierre II de Beaujeu, duc de Bourbon ; Pierre du Terrail,
dit le chevalier Bayard et Charles III de Bourbon, dit le Connétable de
Bourbon) offrent le même parti et sont de dimensions encore supérieures.
Les cinq derniers dessins (Charles de Bourbon, duc de Vendôme ; Antoine
de Bourbon, roi de Navarre ; François de Bourbon, comte d’Enghien ;
Jeanne d’Albret, reine de Navarre et Louis 1er de Bourbon,
prince de Condé) sont ceux qui furent gravés en contrepartie par Charles
Gaucher et Simon-Charles Miger. Ils présentent un traitement plus
estompé qui pourrait s’expliquer par le fait qu’ils servirent
effectivement de modèles. Les chemises qui les protégeaient dans le
volume de la collection Lamy ne comportent elles aucune mention et sont
tachées par le phénomène de dépose de la matière graphique. Notons que
le portrait de François de Bourbon, comte d’Enghien, a aussi servi de
modèle à Fragonard pour une huile sur toile aujourd’hui conservée dans
la collection Costa à Grasse et qui est unanimement acceptée.
(Communiqué du Louvre - Juin 2020)
Hummm Mouaiffff mais Nonfffff
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