La Galerie des beautés de Louis XIV


 Ce n'est pas parce que l'exposition dans le château de Bussy-Rabutin date d'il y a 3 ans qu'il est trop tard pour y jeter un coup d'oeil.

Entre temps, ces dames dont retournées au château de Versailles. Peut-être qu'elles trouvaient qu'il y avait trop de portraits de mâles blancs dominants sur les murs de leur lieu de villégiature...




Le comte de Bussy-Rabutin
Cousin de Madame de Sévigné, le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693) partage avec elle le goût de la correspondance et la critique de leurs contemporains, ce qui lui vaut d’être chassé de la cour et renvoyé sur ses terres pour avoir commenté ironiquement les amours de Louis XIV et de Marie Mancini. Incorrigible, il y écrit l'Histoire amoureuse des Gaules, une chronique satirique évoquant les mœurs de la  cour, qui l’envoie à la Bastille pendant seize mois, puis dans un exil quasi définitif. Il en profite alors pour aménager l’intérieur de son château en rassemblant quelques trois cents portraits marquant ainsi son intérêt pour l’histoire de France et ses grandes familles, tout en célébrant également sa propre généalogie. Dans le cabinet de la Tour dorée, il expose des portraits envoyés par ses amies de la cour sous lesquels il ajoute des commentaires parfois caustiques.

 

Françoise de Rochechouart de Mortemart, future marquise de Monstespan. 
Ecole française du XVIIe siècle . vers 1663
Huile sur toile
(C) Château de Versailles

 

 

Les galeries des beautés
C’est à l’évocation de la mode des « galeries de beautés » née en Italie à la fin du XVe siècle et qui gagna la cour de France vers 1660, que se consacre cette nouvelle exposition.
Douze portraits (sur la vingtaine conservée à Versailles) de princesses de la famille royale et de dames de la cour viennent répondre aux autres « beautés » qui ornent les murs de la Tour dorée et de la chambre du château bourguignon.

 

Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti (1637-1672)

Charles Beaubrun (1604-1692) et Henri Beaubrun (1603-1677)
vers 1663. Huile sur toile. (C) Château de Versailles

 

 

Les portraits de Versailles
Parmi ces portraits féminins dont certains furent commandés par Louis XIV lui-même pour ses résidences, et notamment Versailles, beaucoup ont été réalisés par les cousins Henri et Charles Beaubrun, talentueux portraitistes très en vogue au début du règne. Un double portrait des artistes, au centre de l’exposition, nous fait entrer dans leur atelier et permet d’évoquer leur étonnante manière de travailler en commun, au point qu’il était impossible, disait-on, de les distinguer l'un de l’autre.

Catherine de Neufville de Villeroy, comtesse d'Armagnac (1639-1707)

Ecole française du XVVIIe siècle . Vers 1665 Huile sur toile
(C) Château de Versailles

 


Si l'absence de signature systématique ne permet pas d’attribuer de façon certaine aux Beaubrun bons nombre de ces tableaux, la série présente néanmoins une évidente cohérence stylistique dans le traitement des étoffes, des coiffures, des bijoux et des compositions.

Elisabeth d'Orléans, duchesse de Guise(1646-1696)

Ecole française du XVIIe siècle. vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles

 


Les derniers tableaux exposés (Anne d’Autriche et Marie-Thérèse et le Dauphin par Simon Renard de Saint André, et Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche dont l’auteur anonyme a simulé deux gravures) illustrent des modes de représentation moins courantes : le détournement de l’iconographie religieuse pour le premier, le trompe-l’œil allégorique pour le second.

Anne d'Autriche, Marie-Thérèse et le Dauphin.
Simon Renard de Saint-André (1613/14-1677)
vers 1665. Huile sur toile

(C) Château de Versailles

 


À partir des années 1670, les portraits quittèrent progressivement les appartements royaux pour être relégués dans des résidences de moindre importance ou même mis en réserve. Leur trace se perd parfois. En créant le musée de Versailles en 1837,  Louis-Philippe en rassemble une vingtaine, aujourd’hui exposée au premier étage de l’aile du Nord.

 

Anne de Rohan-Chabot, princesse de Soubise (1648-1709)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans (1644-1670)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Louise Boyer, duchesse de Noailles (1632-1697)

Ecole Française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile

(C) Château de Versailles


Charlotte-Catherine de Gramont, duchesse de Valentinois et princesse de Monaco (1639-1678)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Charlotte d'Albert d'Ailly, duchesse de Foix et de Randan (1649-1665)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Isabelle-Angélique-Charlotte de Montmorency-Bouteville,
duchesse de Châtillon puis duchesse de Mecklembourg-Schwein (1627-1695)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Catherine-Henriette d'Harcourt, duchesse d'Arpajon (1631-1701)

Attribué à Charles Beaubrun (1604-1692) et Henri Beaubrun (1603-1677)
vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles


Marguerite-Louise-Suzanne de Béthune,
comtesse de Guiche puis duchesse de Lude (1643-1726)

Ecole française du XVIIe siècle, vers 1665. Huile sur toile
(C) Château de Versailles

 

Commentaires

  1. Quelle bande de lèche bottes insipides.
    Quand on pense à ce qu'aurait pu faire Velasquez de ces mémères mal lavées.

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  2. "sous lesquels il ajoute des commentaires parfois caustiques.
    Ce serait bien de les retrouver.

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  3. Catherine-Henriette d'Harcourt, duchesse d'Arpajon (1631-1701)

    « On ne pouvait avoir moins d’esprit: mais ce qu’elle en avait était fort sage, et elle avait beaucoup de sens, de conduite et de dignité...."
    Saint Simon

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  4. La duchesse de Guise, Elisabeth d'Orléans, étant très attachée à sa place de princesse de sang, faisait attendre son maris tous les soirs avant de lui donner l'autorisation de la rejoindre à table, afin de rappeler à tous son importance

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  5. « Lucie de Tourville, femme de N. de Gouville, belle, aimable, de bon esprit, autant capable que femme du monde de rendre un homme heureux si elle voulait l’aimer ; une des meilleures amies qui fut jamais. » La formulation de la légende implique-t-elle une réticence ? La petite histoire raconte en effet que Mme de Gouville a parfois aimé sans le vouloir…

    J'en ai trouvé quelques uns ici

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  6. De la même Montmorency
    .
    "« Elle était infidèle, intéressée et sans amitié. Cependant, quelque prévenu que l’on fut de ses mauvaises qualités, quand elle voulait plaire, il n’était pas possible de se défendre de l’aimer. Elle avait des manières qui charmaient. Elle en avait d’autres qui attiraient le mépris de tout le monde. Pour de l’argent et des honneurs, elle se serait déshonorée et aurait sacrifié père, mère et amant. »

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