Pierre Bonnard - La couleur de la mémoire
Pour la première grande exposition de Pierre Bonnard au
Royaume-Uni depuis 20 ans, la Tate Modern présente le travail de ce peintre français
novateur et très apprécié sous un jour nouveau.
The C C Land exhibition - Pierre Bonnard, The colour of memory
Tate Modern - Londres
Jusqu'au 6 mai 2019
L'exposition rassemble une centaine de ses plus grandes œuvres en provenance de musées et de collections privées du monde entier. Elle
révèle comment les couleurs intenses et les compositions modernes de
Bonnard ont transformé la peinture dans la première moitié du XXe
siècle, et célèbre sa capacité sans pareille à capturer des moments, des
souvenirs et des émotions fugaces sur la toile.
Couvrant
quatre décennies de l'apparition du style unique de Bonnard en 1912 à
sa mort en 1947, cette exposition montre comment l'artiste a construit
de mémoire ses paysages vibrants et ses scènes domestiques, ses moments intimes. A
la fois sensuelles et mélancoliques, ces peintures expriment des
moments perdus dans le temps: la vue depuis une fenêtre, le regard volé d'un
amoureux ou une pièce vide à la fin d'un repas. Ces motifs peuvent être vus dans des œuvres révolutionnaires telles que Dining Room in the Country
1913 (Institut d'art de Minneapolis) dans lesquelles il a réuni des
espaces intérieurs et extérieurs pour créer une atmosphère vibrante,
tandis que les couleurs vives d'œuvres telles que The Lane at Vernonnet
1912-14 (Galerie nationale écossaise d’art moderne, Édimbourg) montre
comment sa palette joyeuse peut encore évoquer le caractère poignant
d’un moment révolu.
Pierre Bonnard
(1867 – 1947)
Coffee (Le Café) 1915
Oil paint on canvas
730 x 1064 mm
Tate
|
L'exposition
souligne Bonnard en tant qu'artiste du 20e siècle qui - comme son ami
et contemporain Henri Matisse - a eu un impact profond sur la peinture
et est devenu une figure influente pour de futurs artistes tels que Mark
Rothko et Patrick Heron. Bonnard
est repositionné en tant qu'homme engagé dans le monde qui l'entoure,
révélant des domaines négligés dans ses activités - ses fréquents
voyages en France, sa réponse aux Première et Seconde Guerres
mondiales. Soucieux
de son environnement, il développe des compositions non
conventionnelles dans ses peintures de la vie quotidienne: ses paysages
s’effondrent en couches de feuillage dense, comme Summer 1917 (Fondation Maeght), et des scènes de rue, comme sur la Piazza del Popolo, Rome 1922 (collection privée) ont été simplifiés en frises. Plus célèbre peut-être, ses scènes intérieures telles que Coffee 1915 (Tate) et Nude in the interior
(1935) (National Gallery of Art, Washington) captivaient la vie
domestique à des moments étranges et les recadraient à partir de points
de vue saisis.
Pierre Bonnard
(1867 – 1947)
Summer 1917
Oil on canvas
2600 x 3400 mm
Fondation Marguerite et Aimé Maeght,
Saint-Paul- France
|
Une
variété de ces scènes domestiques marquent la carrière de Bonnard,
montrant souvent des personnages en contemplation silencieuse,
apparemment inconscients du regard du spectateur. La femme de l'artiste, Marthe de Méligny, était un sujet continu dans ces images. Elle
a souffert de diverses maladies tout au long de sa vie et les a
traitées avec ce que l’on appelait alors hydrothérapie par des bains
répétés. Les peintures de Bonnard sur son bain, son séchage et son habillement comptent parmi ses œuvres les plus emblématiques. Ils
constituent des repères clés dans son développement en tant qu’artiste,
le retrait de son partenaire du monde extérieur devenant une histoire
psychologique commune, illustrée par la peinture.
Pierre Bonnard (1867 – 1947) Nude in the Bath (Nu dans le bain) 1936-8 Oil paint on canvas 930 x 1470 mm Musée d'Art moderne de la Ville de Paris/ Roger-Viollet |
Le processus de réimagination de Bonnard à travers la mémoire a également permis à ses peintures de devenir plus abstraites. Cela se voit déjà dans les bandes de couleurs contrastantes d'œuvres telles que The Violet Fence 1922 (musée d'art Carnegie, Pittsburgh), mais atteint un sommet dans l'atelier animé avec Mimosa 1939-1946 (Centre Pompidou, Paris). L'exposition se termine par un ensemble d'œuvres remarquables créées plus tard dans sa vie, telles que Le Jardin
1936 (Musée d'art moderne de la Ville de Paris), alors qu'il passait la
Seconde Guerre mondiale à Le Cannet et vivait avec des ressources rares
et l'angoisse de l'invasion. Ces
vues panoramiques et ces scènes de jardin dynamiques montrent l’artiste
qui se remémore des souvenirs inoubliables et qui travaille aux limites de
l’abstraction.
Pierre Bonnard
(1867 – 1947)
Coffee (Le Café) 1915
Oil paint on canvas
730 x 1064 mm
|
Pierre Bonnard
(1867 – 1947)
The Fourteenth of July 1918
Oil paint on canvas
595 x 853 mm
Private collection
|
Pierre Bonnard (1867 – 1947) The Garden (Le Jardin) 1936 Oil paint on canvas 1270 x 1000 mm Musée d'Art moderne de la Ville de Paris/ Roger-Viollet |
Pierre Bonnard (1867 – 1947) The Window (Le Fenêtre) 1925 Oil paint on canvas 1086 x 886 mm Tate |
Pierre Bonnard (1867 – 1947) Nude in an Interior c. 1935 Oil paint on canvas 1340 x 692 mm National Gallery of Art, Washington, USA |
Pierre Bonnard (1867-1947) In the Bathroom c.1940 Oil paint on canvas 920 x 610 mm Private Collection |
Pierre Bonnard (1867 – 1947) Self Portrait c.1938 Oil paint on Canvas 560 x 685 mm Private Collection |
Pierre Bonnard
(1867 – 1947)
Still Life with Bottle of Red Wine 1942
Oil paint on canvas
650 x 540 mm
Private
Collection
|
Pierre
Bonnard (1867-1947)
The Dining Room, Vernon c. 1925 Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhagen Photo © Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhagen |
Pierre Bonnard (1867 – 1947) Dining Room in the Country 1913 Oil on canvas 1645 x 2057 mm Minneapolis Institute of Art |
Pierre Bonnard (1867 – 1947) Nude in the Bath (Nu dans le bain) 1936-8 Oil paint on canvas 930 x 1470 mm Musée d'Art moderne de la Ville de Paris/ Roger-Viollet |
André Ostier (1906–1994)
Pierre Bonnard 1941 © André Ostier |
Andre Ostier Pierre Bonnard in his studio at Le Cannet 1941 Indivision A. et A. Ostier |
The C C Land exhibition - Pierre Bonnard, The colour of memory
Tate Modern - Londres
Jusqu'au 6 mai 2019
Ahhh Bonnard que de souvenirs.......!
RépondreSupprimerC'était à l'Orangerie ....une expo qui en mettait plein les yeux.
Avant 1968 sans aucun doute.
il y en a eu une en septembre/octobre 1947 !!!
SupprimerMais aussi une du 13 janvier- 15 avril 1967...